L’écosystème des cryptomonnaies de Neuchâtel est en colère suite à une nouvelle insulte de Roger Nordmann à notre encontre. Après nous avoir accusés d’être les complices de la cybercriminialité, il nous traite aujourd’hui de secte dans un tweet de soutien envers une eurodéputée, Mme Lalucq, qui se plaint (ou se vante) d’avoir été harcelée sur Twitter. Que l’on soit clair, l’écrasante majorité de la communauté des cryptomonnaies condamne le harcèlement, ce n’est pas ici notre point de divergence avec Roger Nordmann. L’origine notre colère est l’hypocrisie de Roger Nordmann et des élus de son genre qui se présentent comme des parangons du dialogue et du respect. La réalité est tout l’inverse. Le refus de l’échange et du débat
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L’écosystème des cryptomonnaies de Neuchâtel est en colère suite à une nouvelle insulte de Roger Nordmann à notre encontre. Après nous avoir accusés d’être les complices de la cybercriminialité, il nous traite aujourd’hui de secte dans un tweet de soutien envers une eurodéputée, Mme Lalucq, qui se plaint (ou se vante) d’avoir été harcelée sur Twitter. Que l’on soit clair, l’écrasante majorité de la communauté des cryptomonnaies condamne le harcèlement, ce n’est pas ici notre point de divergence avec Roger Nordmann.
L’origine notre colère est l’hypocrisie de Roger Nordmann et des élus de son genre qui se présentent comme des parangons du dialogue et du respect. La réalité est tout l’inverse.
Le refus de l’échange et du débat
Depuis la motion Nordmann qui voulait interdire Bitcoin, nous n’avons cessé de proposer d’échanger et de débattre avec Roger Nordmann. Nos invitations étaient publiques mais également privées lors d’échanges courtois d’e-mails. Ces derniers ont été brefs car le président du groupe socialiste nous a « ghosté » sans explication. C’est sans doute pour cette raison qu’il n’a jamais répondu à nos invitations pour une conférence à Neuchâtel sur « Bitcoin et la transition écologique » (je remercie les conseillers nationaux présents) et pour le gros événement LE PARADIGME BITCOIN du 24 juin prochain.
La communauté crypto est très demandeuse d’échanges et de débats. Nous organisons des conférences et rencontres publiques quasi hebdomadaires à Neuchâtel. J’en donne une bénévolement mercredi prochain au hub de Neuchâtel. Nous répondons également à des sollicitations dans les cantons voisins. En réalité, les débats politiques sont courants chez nous, entre les Bitcoineurs de gauche et de droite. Nos opinions sont diversifiées contrairement à la caricature « alt-right » dépeinte ad nauseam par nos adversaires à court d’arguments. Nous aimons sincèrement les échanges d’idées que nous appelons de nos vœux.
Nous précisons que M. Nordmann n’est pas seul à ignorer nos propositions de débat. Nous regrettons tout autant le silence de tous les signataires de la motion Nordmann qui n’ont pas même répondu à nos sollicitations. Nous pensons par exemple à Philippe Nantermod (PLR), Céline Amaudruz (UDC) et Philipp Matthias Bregy (Le Centre). Le seul débat public sur le sujet a été sur Forum le 20 octobre 2021 entre Alexis Roussel et Samuel Bendahan, j’y reviendrai.
Une expertise inexistante
Mais peut-être que ces gens n’ont pas besoin de débattre avec nous parce qu’ils connaissent déjà le sujet de manière approfondie ? Que nenni, ils ne connaissent même pas le b.a-ba. L’exemple le plus ridicule : Samuel Bendahan qui déclare en direct sur la RTS que Bitcoin est obsolète sans même avoir la moindre petite idée du fonctionnement du protocole. Cette affirmation péremptoire est la preuve de l’ignorance crasse de ces parlementaires qui veulent interdire sans comprendre. Mais peut-être que ces gens sont bien conseillés ? Que nenni, nous avons demandé de nombreuses fois à Roger Nordmann sur la base de quels experts se fondent ses propositions. Nous lui avons également demandé comment il appliquerait concrètement l’interdiction de Bitcoin qu’il appelle de ses vœux. Nous attendons toujours. La vérité est que Nordmann et Bendahan ignorent tout du sujet.
Peut-être qu’il n’y a pas besoin de comprendre Bitcoin pour le réguler ? Oui, tout à fait, tout comme il n’y a pas besoin de comprendre comment fonctionne Internet pour le réguler. Tout comme il n’y a pas besoin d’avis d’experts pour définir des mesures lors d’une pandémie. Sérieusement ??? Selon nous, la Suisse mérite mieux que l’amateurisme de nos adversaires. Surtout que notre pays compte en son sein des experts réputés mondialement.
Nous connaissons leur défense : nous serions selon eux biaisés par nos intérêts économiques. Dans ce cas, nous serions heureux qu’avant de proposer des interdictions néfastes, ils fassent l’effort de demander à la Confédération une étude scientifique indépendante. Nous y sommes favorables car nous savons qu’elle débunkera les bêtises rabâchées sur Bitcoin, l’écologie et la blanchiment d’argent.
La violence institutionnelle et verbale
Lorsque Roger Nordmann partage son opinion sur les cryptomonnaies sur Twitter, il reçoit effectivement un grand nombre de réponses qui expriment une indignation suite à l’insulte qu’il partage (sectaire, complice de la cybercriminalité) ou des réactions à sa méconnaissance du sujet. Il y a parfois des dérapages, mais ils sont relativement rares. Voici la violence qu’il subit… mais n’a-t-il pas choisi d’être conseiller national et de lancer une croisade contre Bitcoin ? Est-ce que supporter la contradiction ne fait pas partie de son travail ? Nous pensons même qu’il est même rémunéré pour cela.
De l’autre côté, la communauté de Bitcoineurs n’a pas demandé d’être traitée de terroriste, mafieuse et pédophile (ce sont les mots de Mme Lalucq défendue par Nordmann). Des rumeurs infondées circulent contre nous et notre travail, entretenues par ces élus et amplifiées par les médias. Je pense qu’il n’est pas exagéré de se sentir outragé, surtout lorsque les attaques viennent de personnalités publiques qui n’ont ni bagage technique, ni source fiable pour affirmer de telles choses… et qui refusent le débat.
Mais il y a également la violence institutionnelle, l’épée de Damoclès que des motions Nordmann font peser sur nos entreprises et notre manière de vivre. Cela représente des milliers d’emplois en Suisse. Rien qu’à Neuchâtel, il y a déjà plus de 50 entreprises. Les industriels du canton s’intéressent à l’intégration de nos technologies. La haute école de gestion a intégré le sujet dans son programme. L’université de Neuchâtel traite des implications légales au sein du Lextech institut. Certains sondages semblent indiquer que 13 % des Helvètes possèdent de la cryptomonnaie. Nous pensons avoir largement dépassé le stade de groupe d’illuminés sectaires. C’est tout cela que Nordmann met en danger.
En Europe, de nombreuses entreprises et citoyens vont fuir les directives destructrices (car inapplicables) de Mme Lalucq. Ils s’apprêtent à venir s’établir en Suisse, une nouvelle aubaine pour notre pays qui pourrait devenir une sorte de Silicone Valley de la finance peer-to-peer en Europe. J’espère que nous ne ferons pas la même erreur autodestructrice que nos voisins.
Et maintenant
Nous ne nous faisons plus aucune illusion sur M. Nordmann. Nous avons cessé de croire qu’il a la volonté d’apprendre ou de débattre. Il a d’ailleurs réitéré hier son insulte à notre encontre, nous ne souhaitons pas lui faire perdre du temps avec « notre secte ».
En revanche, nous souhaiterions nouer le dialogue avec les autres signataires de la motion d’interdiction de Bitcoin, maintenant qu’elle a été enterrée par le conseil fédéral et la commission de l’économie et de la redevance. Nous nous mettons à la disposition des tous les élus fédéraux et Conseils d’État pour réfléchir et débattre de la place de notre pays dans la révolution financière et technologique en cours.
L’écosystème Bitcoin de Neuchâtel est l’un des plus fleurissants du pays. C’est grâce à l’impulsion de l’ancien Conseiller d’État socialiste Jean-Nathanaël Karakash qu’il a pu se développer. Le conseil d’État neuchâtelois a dernièrement défendu devant le Grand Conseil sa volonté de poursuivre ce développement. Depuis ma précédente tribune dénonçant la motion Nordmann, j’ai eu le plaisir d’échanger avec des élus de tous les bords politiques. Nous avons également partagé nos connaissances avec des populations de toutes origines sociales. Comprendre Bitcoin n’est pas une question de couleur politique.
La richesse de la communauté de Neuchâtel permet d’aborder de manière sérieuse et sourcée toutes les questions épineuses : écologie, transparence, criminalité. Notre expertise est à la disposition de notre pays d’origine ou d’accueil. Nous ne vous demanderons pas de nous croire sur parole car, selon l’un des principes centraux de Bitcoin, il ne faut pas croire, il faut vérifier. Ce n’est pas pour rien que Neuchâtel se fait appeler la « Verify Valley ».