Traduction d’un article de Nayib Bukele, président du Salvador, publié le 30 septembre dans Bitcoin Magazine. Le 7 septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays de l’histoire du monde à adopter le bitcoin, la nouvelle devise mondiale. Retenez ces mots, car ils seront gravés dans l’histoire de la monnaie. Pourtant aujourd’hui, alors que l’on en est encore aux prémices de l’histoire, les opinions restent partagées. Faut-il considérer cela comme un acte audacieux, une décision avisée, un mouvement stupide ou simplement un pari ? Bien sûr, ce n’est rien de tout cela. C’était le seul geste évident, le seul geste logique. Pour ceux qui comprennent, la vraie question n’est pas de savoir si d’autres pays vont adopter le
Topics:
La rédaction considers the following as important:
This could be interesting, too:
Chayanika Deka writes Chinese E-commerce Giant Alibaba Downsizing Metaverse Unit to Streamline Operations: Report
Ailleurs writes Cryptoast Talks : Discussion avec Bastien Teinturier
Dimitar Dzhondzhorov writes Top Ripple (XRP) Price Predictions as of Late
Wayne Jones writes Binance Co-Founder Clarifies Asset Listing Policies, Dispels FUD
Traduction d’un article de Nayib Bukele, président du Salvador, publié le 30 septembre dans Bitcoin Magazine.
Le 7 septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays de l’histoire du monde à adopter le bitcoin, la nouvelle devise mondiale.
Retenez ces mots, car ils seront gravés dans l’histoire de la monnaie.
Pourtant aujourd’hui, alors que l’on en est encore aux prémices de l’histoire, les opinions restent partagées. Faut-il considérer cela comme un acte audacieux, une décision avisée, un mouvement stupide ou simplement un pari ?
Bien sûr, ce n’est rien de tout cela. C’était le seul geste évident, le seul geste logique. Pour ceux qui comprennent, la vraie question n’est pas de savoir si d’autres pays vont adopter le bitcoin, mais quand.
Nous ne sommes qu’à l’aube d’un changement de paradigme et il est normal que cette décision, même logique et de bon sens, soit controversée, qu’elle ait des partisans mais aussi de très nombreux détracteurs.
Dans cette réflexion, je ne vais pas m’intéresser aux partisans, mais aux détracteurs. On peut les séparer en trois groupes :
- Ceux qui pensent sincèrement que c’était une mauvaise décision.
- Ceux qui pensent que c’est une bonne décision, mais pour de mauvaises raisons.
- Ceux qui ont peur de notre décision.
Ce qui est intéressant, c’est que le premier et le deuxième groupe existent surtout à cause du troisième.
Pourquoi ?
Parce que les détracteurs les plus virulents, ceux qui ont peur et qui font pression pour que nous fassions marche arrière, sont les puissantes élites mondiales, leurs collaborateurs directs ou leurs obligés.
Ces gens possédaient tout, et d’une certaine manière, ils possèdent encore tout : les médias, les banques, les ONG, les organisations internationales, et presque tous les gouvernements et entreprises du monde.
En outre, bien sûr, ils possèdent aussi les armées, les prêts, la masse monétaire, les notations de crédit, le récit officiel, la propagande, les usines, l’approvisionnement alimentaire ; ils contrôlent le commerce mondial et le droit international. Mais leur arme la plus puissante c’est le contrôle de la « vérité ».
Et ils sont prêts à se battre, à mentir, à salir, à détruire, à censurer, à confisquer, à imprimer et à faire tout ce qu’il faut pour maintenir et accroître leur contrôle sur la « vérité », sur tout, et sur tout le monde.
Il suffit de lire les centaines, voire les milliers d’articles expliquant comment l’économie du Salvador a été détruite à cause de « son pari sur Bitcoin », affirmant que notre pays se dirige inévitablement vers un défaut de paiement, concluant que notre économie s’est effondrée et que notre gouvernement est en faillite.
La plupart d’entre vous ont sûrement lu cela, non ? On trouve ces articles partout. Toutes les publications financières, tous les grands organes de presse, tous les journaux du monde, toutes les agences de notation et toutes les organisations financières internationales entonnent en chœur le même refrain.
Mais tout cela est-il vrai ?
Eh bien, il suffit de lire leurs articles et d’écouter leurs « experts » dire que tout cela est arrivé après que le Salvador a perdu environ 50 millions de dollars à cause de la chute du prix du bitcoin sur les marchés. Comme nous ne vendons pas de bitcoins, cette affirmation est évidemment fausse. Mais pour approfondir l’analyse, supposons qu’elle soit entièrement vraie – ce n’est bien sûr pas le cas, mais allons-y.
Vraiment ? L’économie d’un pays entier a été détruite par une perte de 50 millions de dollars ?
Oui, le Salvador est un pays relativement pauvre, mais rien qu’en 2021, nous avons produit 28 milliards de dollars de produits et services. Oser l’idée qu’une perte de 50 millions de dollars – moins de 0,2 % de notre PIB – détruirait ou même mettrait en difficulté l’économie de notre pays c’est autre chose que stupide : c’est révélateur.
On pourrait penser que les génies économiques de Bloomberg, Forbes, Fortune, Financial Times, Deutsche Welle, BBC, Al Jazeera, The Guardian, The New York Times, The Washington Post, etc., auraient suffisamment d’analystes et de rédacteurs au fait de ces sujets pour leur dire de ne pas publier de telles absurdités. On pourrait penser que ces articles ineptes ne passeraient pas le cap de ces comités de rédaction, mais ils le franchissent pourtant. Et parfois, ils accèdent même un à très large espace, comme à une pleine page dans le New York Times.
L’argument selon lequel nous avons perdu 50 millions de dollars de bitcoins est faux, car nous n’avons tout simplement pas vendu de bitcoins. Et même si nous acceptions cet argument, il serait ridicule de conclure qu’une économie de 28 milliards de dollars par an fera faillite ou sera en défaut de paiement à cause d’une « perte » de 0,2 % en un an, alors qu’en 2021, notre économie a augmenté de 10,3 %, soit de 4 milliards de dollars. Et ce, en se basant sur les propres chiffres du FMI !
Et même si vous voulez accepter cet argument absurde, ce qui signifierait que vous ignorez les mathématiques ou la logique de base, vous devrez encore vous demander pourquoi ces médias internationaux accordent autant de temps et d’espace à un aussi petit pays que le Salvador.
Parlaient-ils du Salvador auparavant ? Se sont-ils souciés de ce qui s’est passé dans notre pays ? Ont-ils parlé des 37 milliards de dollars que les gouvernements précédents ont volés à notre pays ?
Posez-vous ces questions : il y a quelques années, saviez-vous où se trouvait le Salvador sur une carte ? Connaissiez-vous le nom de l’ancien président du Salvador ? Etes-vous au courant de l’échec de ses politiques économiques ?
La réponse à ces questions et les absurdités dépeintes dans des centaines de publications financières sérieuses faisant croire qu’une économie qui produit 28 milliards de dollars par an fera faillite pour une perte discutable de 50 millions de dollars… Voilà les seules preuves dont vous avez besoin pour réaliser qu’ils essaient de vous tromper.
Voici donc les vrais chiffres, qui sont des informations publiques et que l’on peut trouver et vérifier assez facilement :
En 2021, notre PIB a augmenté de 10,3 %, les revenus du tourisme de 52 %, l’emploi de 7 %, les créations d’entreprises de 12 %, les exportations de 17 %, la production d’énergie de 19 %, les exportations d’énergie de 3 291 % et les recettes internes de 37 %, le tout sans augmenter les impôts. Et cette année, le taux de criminalité et le nombre de meurtres a baissé de 95 %.
Ce sont des chiffres réels, des faits qui ne peuvent être déformés par des fables. Le seul chiffre qui peut être modifié par leur rhétorique est le prix de nos obligations, puisqu’il dépend principalement du récit officiel et des notations de leurs agences ; « leur vérité » plutôt que « la vérité ».
Ils ont dit et répété, dans plus d’une centaine de publications auto-accréditées : nous ne sommes pas en mesure de payer nos dettes et nous nous dirigeons vers le défaut de paiement. Nous avons même été classés comme le pays présentant le plus grand risque de défaut de paiement au monde. Le Salvador plus risqué que l’Ukraine… Oui, exactement.
Alors pour contrer ce récit, nous avons fait l’exact contraire ; nous avons proposé de payer nos dettes en avance. Et c’est pourquoi ce mois-ci nous allons acheter au prix du marché toutes les obligations 2023 et 2025 que les détenteurs voudront bien vendre.
Ils vous ont également dit qu’il y avait d’énormes manifestations anti-Bitcoin au Salvador ; elles ont été tout sauf énormes. En outre, pourquoi mon gouvernement aurait-il un taux d’approbation de 85 à 90 % selon tous les sondages réalisés au cours de l’année dernière, y compris plusieurs sondages réalisés par l’opposition et plusieurs par des instituts de sondage internationaux indépendants, si nous gérions si mal la situation ?
D’ailleurs, quelle est la cote de popularité de votre propre président ?
Donc, si vous faites partie du groupe 1 ou 2 des détracteurs, mon message est le suivant : arrêtez d’avaler les discours des élites [stop drinking the elites Kool-Aid*] et regardez les faits. Mieux encore, venez demander aux gens, voyez les transformations par vous-même, marchez dans les rues, allez à la plage ou sur nos volcans, respirez l’air frais, ressentez ce que cela signifie vraiment d’être libre, voyez comment l’une des nations les plus pauvres du continent, l’ancienne capitale mondiale du meurtre, est en train de changer rapidement pour se transformer en un endroit où il fait bon vivre.
Demandez-vous ensuite pourquoi les forces les plus puissantes du monde s’opposent à ces transformations. Et pourquoi même elles s’en soucient ?
Vous voyez maintenant, non ? La raison de tout cela c’est que nous ne combattons pas simplement une opposition locale ou les obstacles habituels auxquels tout petit pays peut être confronté, mais le système lui-même, pour l’avenir de l’humanité.
Le Salvador est l’épicentre de l’adoption du bitcoin, et donc de la liberté économique, de la souveraineté financière, de la résistance à la censure, de la richesse non confiscable. C’est le pays qui s’oppose aux faiseurs de roi qui impriment, dévaluent et réaffectent les richesses au profit de groupes d’intérêts, d’élites, d’oligarques et de tous ceux qui, dans leur ombre, tirent leurs ficelles.
Si le Salvador réussit, de nombreux pays suivront. Si le Salvador échoue d’une manière ou d’une autre, ce que à quoi nous ne nous résignons pas, aucun pays ne suivra.
Ils le savent très bien et c’est pourquoi ils nous combattent si durement.
Allez-vous accepter leur jeu ?
Ou allez-vous prendre conscience de ce qui se joue vraiment ?
Source : bitcoinmagazine.com
Traducteurs : @vad_nero / bitcoin.fr avec l’aide de @SebGouspillou, @jfavier92300, @ydemombynes et @StachAlex
* Titre original « STOP DRINKING THE ELITE’S KOOL-AID », en français « Cessez de boire le Kool-Aid que nous sert l’élite », allusion à une marque de sirop aux arômes artificiels. L’expression « Drinking the Kool-Aid » fait référence à un suicide collectif qui s’est produit en 1978 à Guyana et pendant lequel la plupart des adeptes de la secte « Le Temple du Peuple » ont bu du Kool-Aid agrémenté de cyanure. Depuis cette tragédie, l’expression « Do not drink the Kool-Aid » signifie « N’avalez pas tout ce qu’on vous dit ».