J’écris ces lignes suite à la lecture d’un article où l’on y mentionne la mise en vente d’un NFT (Non-Fongible Token ou Jeton non fongible en français) représentant un pixel pour le prix de 900 000$. Un prix surprenant pour un simple pixel de couleur rouge. Dans notre monde physique, une copie manuelle parfaite d’un objet est compliquée, d’autant plus si l’objet en question est riche de nuances de couleurs, de textures, de matières ou encore si sa création nécessite un savoir-faire peu commun voire unique. On peut créer manuellement des objets très similaires, presque identiques. Plus l’objet est complexe, plus sa reproductibilité à l’identique s’amenuise. On retrouve cette caractéristique dans la nature où deux mêmes organismes
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J’écris ces lignes suite à la lecture d’un article où l’on y mentionne la mise en vente d’un NFT (Non-Fongible Token ou Jeton non fongible en français) représentant un pixel pour le prix de 900 000$. Un prix surprenant pour un simple pixel de couleur rouge.
Dans notre monde physique, une copie manuelle parfaite d’un objet est compliquée, d’autant plus si l’objet en question est riche de nuances de couleurs, de textures, de matières ou encore si sa création nécessite un savoir-faire peu commun voire unique. On peut créer manuellement des objets très similaires, presque identiques. Plus l’objet est complexe, plus sa reproductibilité à l’identique s’amenuise. On retrouve cette caractéristique dans la nature où deux mêmes organismes unicellulaires sont très peu différentiables alors que des jumeaux monozygotes n’ont pas les mêmes empreintes digitales ou rétiniennes. Même de simples flocons de neige comportent une grande diversité de formes et de tailles.
Depuis l’industrialisation de nos sociétés, il est possible de fabriquer à la chaîne des produits identiques et faire baisser leurs coûts de production individuelle. Cependant, le fait de produire en série fait baisser l’indice de rareté du produit. Pour augmenter la valeur de ces produits aux yeux de potentiels acquéreurs, les producteurs proposent des options et des éléments de personnalisation plus ou moins nombreux afin que le futur acheteur ait l’impression d’avoir un produit unique ou peu répandu, à ses goûts mais bien évidemment plus cher, dont le surcoût n’est pas nécessairement corrélé au coût de fabrication de l’option de personnalisation.
La valorisation d’un produit va dépendre de son indice de rareté, du nombre de personnes désirant ce produit ainsi que du prix que ces mêmes personnes sont prêtes à payer pour s’en porter acquéreur.
Un produit unique, d’un producteur talentueux a un potentiel de valorisation inestimable dans le temps.
Un produit rare, d’un producteur talentueux vaut très cher.
Un produit commun, d’un producteur talentueux vaut cher.
Hormis le cas d’une fraude, un produit commun, d’un producteur peu talentueux ne vaut pas cher.
Ceci est valable pour différents types de « produits » que cela soit une voiture, un instrument, une œuvre d’art ou même un étudiant à notre aire de l’industrialisation de l’éducation.
C’est aussi valable pour une monnaie, bien qu’elle soit un produit très particulier, qui n’a à la base de valeur que celle de son support physique. La valeur de la monnaie, comme tout produit, va dépendre de son indice de rareté, corollairement à sa non reproductibilité ou falsifiabilité, du nombre de personnes désirant cette monnaie ainsi que du prix (autre monnaie, énergie électrique, temps de travail humain) que ces mêmes personnes sont prêtes à payer pour s’en porter acquéreur.
Comment être sûr qu’un produit ou une monnaie a bien été créé par un producteur spécifique et n’est pas une contrefaçon? Il existe pour cela des spécialistes dans différents domaines pour certifier qu’un produit est bien un original et non un faux. Il faut alors aussi des spécialistes pour certifier qu’un spécialiste en est bien un. Le besoin d’avoir un tiers validateur augmente intrinsèquement le coût de revient du produit pour l’utilisateur final.
Lorsque l’on souhaite gérer la monnaie, on se confronte à la problématique de sa non reproductibilité ou falsifiabilité. Pour ce faire, de nombreux tiers de confiance ont émergé comme les banques, les chambres de compensations, les réseaux de paiement etc…
Le monde du numérique est conçu pour copier des chiffres et les manipuler. Utiliser l’outil numérique pour accélérer les transactions a été un de ses premiers usages. Il ne restait que la problématique du surcout dû au besoin de garantir une certaine confiance.
Depuis la naissance du réseau informatique Bitcoin, il a été enfin possible de prouver, par l’usage de mécanismes de preuves cryptographiques et sans tiers de confiance, l’authenticité d’un produit numérique.
Ces innovations ont donné naissance aux NFT qui permettent aux producteurs, comme par exemple des artistes, de créer des produits numériques uniques. Aujourd’hui rien n’empêche de faire des copies d’objets numériques, mais impossible de les faire passer pour des originaux.
Le caractère incontestablement unique d’une chose en augmente sa valeur aux yeux de son observateur. Quand un objet sans valeur marchande pour le commun des mortels, s’évalue à une grande valeur pour une personne ou un groupe de personnes, c’est par son caractère incontestablement unique qu’il provoque sur cette personne ou ce groupe de personnes.
C’est d’ailleurs peut-être une des raisons de la disparition des religions polythéistes au profit de religions monothéistes. Continuons dans l’analogie, en faisant le parallèle entre les différents courants de pensées économiques (autrichienne, classique, keynésienne, marxiste, mercantiliste, monétariste, physiocrate) et les religions. Je m’interroge sur les banquiers et économistes de nos sociétés basées sur la dette, s’ils ne seraient pas comparables à des Pharisiens de l’ancien temps, en s’évertuant à nous marteler que Bitcoin n’est pas une monnaie car il n’en possède soi-disant pas les trois fonctions définies par Aristote (unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges). Comme si Aristote, bien qu’un « producteur » et « produit » (disciple de Platon) unique de grande valeur, pouvait définir quelque chose qui n’existait pas encore. Ces « Pharisiens économiques » font preuve de formalisme et d’hypocrisie sur l’état actuel du modèle économique international. Il est grand temps pour ces « Pharisiens d’Aristote » de s’inspirer d’un autre « produit » unique et producteur de talent, qu’est Satoshi Nakamoto.
Le caractère incontestablement unique d’un pixel rouge me laisse dubitatif (cela dit, certaines œuvres d’art moderne aussi). Lorsque l’on découvre de nouveaux modèles de productions, de nouveaux outils, il est normal et tout à fait compréhensible de vouloir commencer petit, simplement, (ex : « Hello World ») avant de produire un chef d’œuvre.
Le caractère incontestablement unique de Bitcoin et de son écosystème le rend inestimable à mes yeux. Quel est le juste de prix d’un bitcoin ? A mon avis, pas suffisamment cher mais comme on dit, « l’avenir nous le dira » ?.
A propos de l’auteur
Edwige Morency, architecte systèmes et réseaux, est spécialisé dans les blockchains et les cryptomonnaies.