C’est le retour de nos deux compères : Ulrich Bindseil, Directeur Général de l’infrastructure de marchés et des paiements à la Banque Centrale Européenne, et Jürgen Schaaf, Conseiller dans le même département, ont publié le 12 octobre 2024 un nouvel article sur Bitcoin. Une obsession pour ces collaborateurs de la BCE, qui en sont déjà, en moins de deux ans, à leur troisième tentative de briser l’élan du concurrent direct de l’euro. Dans ce nouvel article, l’enjeu pour les auteurs est de démontrer les « conséquences redistributives de Bitcoin » dans un scénario positif. Autrement dit, de « prouver » que même si Bitcoin ne s’effondre pas, comme la bulle absurde depuis 15 ans qu’il est censé être selon eux, cela a des conséquences
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C’est le retour de nos deux compères : Ulrich Bindseil, Directeur Général de l’infrastructure de marchés et des paiements à la Banque Centrale Européenne, et Jürgen Schaaf, Conseiller dans le même département, ont publié le 12 octobre 2024 un nouvel article sur Bitcoin. Une obsession pour ces collaborateurs de la BCE, qui en sont déjà, en moins de deux ans, à leur troisième tentative de briser l’élan du concurrent direct de l’euro.
Dans ce nouvel article, l’enjeu pour les auteurs est de démontrer les « conséquences redistributives de Bitcoin » dans un scénario positif. Autrement dit, de « prouver » que même si Bitcoin ne s’effondre pas, comme la bulle absurde depuis 15 ans qu’il est censé être selon eux, cela a des conséquences redistributives sur les richesses de la société en générale, qu’ils estiment délétères.
Je pourrais questionner la nécessité d’écrire une vingtaine de pages de « recherche » pour établir que lorsque le prix d’un actif monte, ceux qui en détenaient gagnent plus de pouvoir d’achat que ceux qui n’en avaient pas.
Je pourrais m’attarder sur la malhonnêteté intellectuelle dégoulinante de ce papier, dont les hypothèses arbitraires sont nombreuses et orientées afin d’obtenir la conclusion souhaitée. A cet égard, notons innocemment que le mot « assume » (« suppose » en français) est présent plus d’une fois par page tout au long du document (28 fois pour 21 pages de texte).
Je pourrais m’attarder sur le vocabulaire et les biais indignes des auteurs, qui attribuent les gains des détenteurs de bitcoins à des « lambos », « Rolex » et autres « villas », démontrant leur incapacité à faire un vrai travail de recherche au-delà de Twitter et de ses memes.
Je pourrais m’attarder sur l’incongruité pour des salariés de la BCE, dont un haut-placé, d’utiliser leur temps, payé avec l’argent du contribuable, pour écrire chaque année un nouveau torchon sur un actif qu’ils estiment ne pas être une monnaie. Il n’y a pas assez à faire sur leur propre mandat de stabilité des prix ? La BCE propose-t-elle des analyses lumineuses du cuivre, du bois, ou même d’entreprises spécifiques ?
Je pourrais m’attarder sur la sortie de la neutralité de deux collaborateurs de la BCE, qui font des remarques politiques qui leur sont interdites par les traités européens et violent l’indépendance de leur institution, en recommandant de soutenir des hommes et femmes politiques selon leurs opinions, et en particulier celle de combattre Bitcoin.
Je pourrais m’attarder d’ailleurs sur l’arrogance des auteurs à persister à écrire sur un sujet qu’ils ne maîtrisent manifestement pas, ayant par deux fois déjà démontré la vacuité abyssale de leur analyse, en annonçant notamment que la chute de FTX allait conduire au « dernier souffle » de Bitcoin avant de disparaître.
Je pourrais m’attarder sur l’aveuglement volontaire qui conduit deux analystes à fermer les yeux sur l’immense quantité de preuves qui contredisent ce qu’ils écrivent. Sur leur rejet des sources crédibles de l’université Cornell à celle de North Carolina, en passant par UCL, lorsqu’ils clament que Bitcoin détruit l’environnement, et ce à rebours du consensus scientifique. Sur leur mutisme teinté de rejet lorsque des militantes des droits de l’Homme leur proposent de les rencontrer pour témoigner de l’utilité primordiale de Bitcoin pour elles, a contrario de l’inutilité qu’ils assènent comme une hypothèse non-questionnable.
Mais tout cela je l’avais déjà fait pour leur précédent article. L’honnêteté intellectuelle et la rigueur ne les intéressent pas : c’était déjà le cas avant, c’est toujours le cas aujourd’hui, et fort probablement, cela sera toujours le cas demain. Tant que la presse ne leur mettra pas le nez dans l’incohérence et l’indignité de leurs propos, chaque fois qu’ils prendront la parole sur ce sujet, ils continueront.
Je souhaiterais plutôt m’attarder sur le fond de cet article, et ce en quoi il révèle une capitulation morale de la part des auteurs, et probablement de la BCE, bien qu’elle se soit abstenue de publier l’article sur son site cette fois-ci.
Découvrez la suite de cet article d’Alexandre Stachtchenko sur : https://medium.com/@AlexStach/the-great-capitulation-a738a2969116 (version française disponible sous le texte en anglais).